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Les épopées

Le 2 décembre 1984

2 DECEMBRE 1984 : MIRECOURT N'A PAS FAILLI

6ème tour de Coupe de France entre Mirecourt et Merlebach(D3) - 6 divisions d'écart !

(extrait des articles de la Liberté de l'Est)

   Il s'agit là de la plus grande épopée que le club ait connu en Coupe de France. Un 6ème tour, synonyme de rencontrer forcément un gros calibre : le SO Merlebach, pensionnaire de 3ème division nationale consistue à ce jour la plus grosse équipe jamais rencontrée par l'USM en match officiel.
   On ne soulignera jamais assez le mérite des Mirecurtiens qui avaient déjà un fameux numéro avec le SO Merlebach et qui eurent ensuite la malchance d'encaisser un but en tout début de match.
   Beaucoup d'autres en pareil cas se seraient écroulés mais pas eux et c'est cela qui, finalement est admirable car les "mineurs" ne font guère de sentiments et ils mirent tout en oeuvre pour infliger un K.O. irrémédiable aux Vosgiens. Durant la première demi-heure, les partenaires de Gérard Donel, sérieusement ébranlés par cette tuile de la 2ème minute, frolèrent le point de rupture.
   Par quel miracle ils n'encaissèrent par un ou deux buts supplèmentaires alors que les Mosellans multipliaient les raids par leurs deux ailiers, par Groutsch et Hess omniprésents ? C'est cela la Coupe !
   La solidarité, les "Luthiers" savent la conjuguer. Au plan de la volonté, ils prouvèrent également qu'ils n'avaient rien à envier à quiconque et la confiance qui revint petit à petit leur valut de refaire surface bien avant la mi-temps. La surprise fut grande, dés lors, de constater que Mirecourt, le cendrillon Lorrain, se permettait de traiter sur un pied d'égalité avec Merlebach, l'un des seigneur de la D.III. Aurait-on crié au scandale si, en fin de première période ou au début de la seconde, l'U.S.M. était parvenue à égaliser ? Sûrement pas, la technique supérieure des visiteurs étant contestée par la générosité des locaux.
   Hélas, mille fois hélas, l'équipe de Szepaniak, qui se créait des occasions mais qui les gâchait ou échouait sur un Faas en état de grâce, asséna un second coup de masse à celle du président Antoine, ceci à la 63e minute. Un but superbe dans sa conception comme dans sa réalisation et à nouveau, le spectre d'une déroute des petits vosgiens se profila.
   Avouons-le, il s'en fallut de peu que Merlebach ne corse l'addition. L'un des montants vint même au secours de Faas qui multipliait les sauvetages ! Comment tenaient-ils, les camarades de Carlos Pinto alors que leurs jambes devenaient de plus en plus lourdes...et que la pression adverse ne diminuait guère ?
   Il faut croire qu'ils possèdaient une extraordinaire volonté pour remonter le courant comme ils le firent si bien et pour gommer leur manque de métier. Leur insistance fut justement récompensée au terme d'une remarquable combinaison concrétisée par Gérard Donel.
   Dés cet instant, la confiance changea de camp. Merlebach c'est évident, dut souvent parer au plus pressé et commenca à douter. Prétendre que Mirecourt êut mérité d'égaliser et de disputer les prolongations serait à peine éxagèré. Les dieux du football ne l'on pas voulu mais il n'y a tout de même pas lieu de se lamenter.
   La différence de classe entre un brillant pensionnaire de D.III et une bonne formation de promotion de district n'a pas été aussi sensible qu'on le craignait généralement, sauf au début de la rencontre. Comment expliquer cette sorte de nivellement ? Sinon que les Mirecurtiens refusèrent le verdict et à grands coups d'énergie, ils parvinrent à se hisser à la hauteur de leurs rivaux.
   Aprés cela, et comme ils n'avaient pas failli à leur tâche, il n'y avait aucune raison pour qu'ils rentrent la tête basse aux vestiares. Ni qu'ils soient déçus du résultat. Aprés avoir aussi bien resisté à Merlebach, Mirecourt a tout simplement prouvé sa grande valeur. Ce n'est déjà pas si mal !

Les réactions

   Guy Antoine (Président de l'USM) : "Je félicite les Mosellans et leur souhaite une longue carrière en Coupe de France. Je souhaite à mes troupes de rêver de la même réussite en Coupe de Lorraine et en championnat. Cette journée de football est à marquer d'une pierre blanche dans la vie sportive locale."
   Gérard Donel (Entraineur-Joueur de l'USM) : "Je ne suis pas déçu d'une défaite face à une équipe complète, mobile, possèdant un fond de jeu qui permettait au porteur du ballon d'avoir plusieurs solutions. Pourtant ce premier but encaissé dés le début du match constitua un tournant de la rencontre dans la mesure oů Merlebach utilisa la manière qui devait être la nôtre : le contre"
   M. Charnal (Président de Merlebach) : "Je souligne volontiers la volonté et l'excellente condition physique des Mirecurtiens, qui, bien que tactiquement inférieurs, inquiétèrent nos troupes jusqu'à la fin de la rencontre. Notre équipe est quelque peu fatiguée par le championnat et l'absence de Karamol se fait sentir.Essayons d'aller le plusl oin possible dans une compétiton oů Mirecourt nous agréablement surpris."
   Szepaniak (Entraineur de Merlebach) : "Le but marqué par mon équipe dés le début du match, a tout compte fait deconcentré mes joueurs qui se sont octroyés en définitive une victoire étroite, mais il y avait en face un gardien talentueux et doté de beaucoup de réussite. C'est lui qui évité à sa formation trés volontaire, une défaite plus importante. Notre équipe qui a une moyenne d'âge de 22 ans, manque encore d'expérience et aurait pu s'assurer une qualification plus large."

La feuille de match

   Coupe de France - 6ème tour - 02/12/1984 à Mirecourt, stade Abbé Grosjean
   US Mirecourt - SO Merlebach(D3 ) : 1-2 (0-1)
   727 spectateurs payants. Arbitre : M. Fay

   Buts : G. Donel(73e) pour Mirecourt. Groutsch(2e),Cerati(63e) pour Merlebach
   Mirecourt : F. Faas-R. Ruga,G. Morand,F. Mangin,J.P. Michel-P. Cornucopio,A. Ros(P. Sartori,77e),G. Donel,C. Pinto(F. Bazard,74e)-H. Aliche,H. Donel
   Merlebach : Flucklinger-Martin,Perroziello,Oblinger,Anastassowa-Hesse,Cerati,Ciumber(Gradoux,68e),Groutsch-Leite,Nilles